La première condition pour investir dans l’art : se faire plaisir !
A l’heure de la quête de sens et d’authenticité, l’art pourrait devenir l’un des médiums les plus puissants pour affirmer avec force l’identité et les valeurs de l’entreprise : un manifeste à la fois dynamique, fédérateur et soutenant l’émergence de nouveaux artistes, par la transformation de l’espace de travail en espace d’exposition.
Retour sur l’interview d’Alexandre CHASTEL sur le leasing d’œuvres d’art. Elle est à retrouver sur le blog #WILO de l’agence de communication Eliott & Markus. Si l’art est un investissement solide et sérieux lorsque l’on est bien conseillé, cela doit avant tout rester un plaisir !
Alors, pour permettre cette rencontre entre Art et Entreprise, tout en alignant passion et raison dans un projet d’acquisition, Alexandre Chastel et son équipe financent les collections sur le modèle du leasing, bien connu de l’industrie automobile, pour proposer aux entreprises et aux professions libérales une offre de location d’oeuvres d’art avec option d’achat (LOA).
Rencontre avec le fondateur d’Artquire pour tout comprendre sur le fonctionnement et les avantages de ce mode de financement.
Tout d’abord, comment est né Artquire ? Comment vous est venue cette idée de proposer la location d’œuvres d’art à destination des entreprises et professionnels libéraux ?
Artquire est né d’un constat : l’art est une passion dont le ticket d’entrée reste trop élevé. Le leasing offre donc une bonne solution pour allier passion et optimisation fiscale, tout en préservant sa trésorerie ainsi que sa capacité d’emprunt. C’est d’ailleurs en étant moi-même partisan de cette solution d’acquisition pour ma collection personnelle que j’ai décidé de créer cette société. Mon expérience en tant que collectionneur a été d’une grande aide pour apporter le meilleur service qui soit à mes clients et partenaires commerciaux.
Vous jouez un rôle de conseil auprès des acquéreurs : quels sont les éléments qui vous inspirent afin de suggérer la bonne œuvre/le bon artiste à votre acquéreur (culture d’entreprise, nature de la profession, nature de la clientèle etc…) et en quoi un environnement de travail soigné bénéficie aux équipes et à la relation client ?
Le financement d’achat d’œuvres d’art permet de stimuler la production artistique en France et à l’étranger. On peut y voir un soutien au mécénat, essentiel pour le monde de la culture et c’est aussi une belle manière d’inciter les entreprises à rendre leur environnement plus agréable à vivre. Ainsi, en introduisant l’art dans les bureaux, on permet à ses collaborateurs et à ses clients d’évoluer au milieu d’œuvres véhiculant une image et des valeurs propres à chaque société.
L’art advisory est une véritable rencontre entre le collectionneur et moi-même. Il s’agit de définir les contours de sa démarche puis de discuter de ses goûts, de sa personnalité, des valeurs qui le motivent. C’est un métier très humain qui demande de la patience, de la clairvoyance tout en étant très enrichissant d’un point de vue personnel.
Le mécanisme de leasing offre de nombreux bénéfices à vos clients, notamment des loyers déductibles à 100% du résultat d’exploitation et la préservation de la trésorerie de l’entreprise avec des avantages fiscaux. Comment cela fonctionne-t-il et quels sont ces avantages concrètement ?
J’aime bien imager le fonctionnement avec cet exemple : considérez que l’œuvre est un photocopieur que vous louez. C’est exactement le même principe, l’œuvre d’art devient une charge au titre de décoration et d’aménagement des bureaux déductible à 100% du résultat d’exploitation et dont la TVA est récupérable. A la fin du contrat de leasing, le chef d’entreprise est libre de lever l’option d’achat pour une valeur résiduelle.
Les avantages sont très simples : une grande autonomie financière qui n’impacte ni la trésorerie, ni la capacité d’emprunt et la possibilité de financer sa collection tout en bénéficiant d’avantages fiscaux non négligeables.
Au travers du financement d’achat d’œuvres d’art, vous entretenez un lien étroit avec les galeristes tout en conservant votre indépendance. Qu’est-ce que cette relation sous-entend en termes d’organisation et quelle est votre méthode ?
Nous revendiquons ouvertement notre indépendance vis-à-vis des galeries car nous différencions nos deux activités. Notre activité principale reste le financement d’achat d’œuvres d’art. Cela implique uniquement de financer des dossiers soumis par nos galeristes et artistes partenaires. Notre deuxième activité, l’art advisory, est une pratique qui relève de la passion ainsi que de mon expérience de collectionneur et que je propose lorsqu’un client souhaite démarrer ou étoffer une collection. La première étape de ce métier consiste toujours à comprendre les besoins et les envies de nos clients afin de les orienter vers les œuvres les plus pertinentes.
Ce sont deux activités bien différentes même si elles restent complémentaires. Nos partenaires ont des programmes artistiques très éclectiques qui répondent à une grande diversité de goûts et de budgets.
Selon vous, quelles sont les grandes tendances en ce début d’année et les choix artistiques les plus prisés par votre clientèle ?
L’art contemporain fait partie d’un marché mondialisé très demandeur en nouveauté. Si le but premier est l’investissement, il faut être bien conseillé et parier sur des valeurs montantes bien connues des initiés. Je tiens quand même à souligner un point important, il est nécessaire qu’une œuvre d’art relève du plaisir et c’est même la première condition pour investir dans l’art : se faire plaisir ! S’intéresser à l’artiste, à sa démarche créatrice et apprécier son esthétisme rendra votre collection personnelle et à votre image.
Pour répondre à la question sur les tendances actuelles, l’art contemporain africain est très prisé des collectionneurs. Il y a un foisonnement créatif exceptionnel sur ce continent et on compte désormais plusieurs grands rendez-vous du monde de l’art en Afrique. Certaines foires en Europe, comme la Menart, participent exclusivement à diffuser des artistes africains et des grandes galeries comme David Zwirner ont créé des départements spéciaux dédiés à ces artistes.