Marché de l’art : de bonnes prévisions pour 2021
Il ne devrait pas y avoir d’effondrement du marché de l’art cette année, selon plusieurs spécialistes du secteur.
L’art reste une« valeur refuge ». C’est en tout cas ce que pensent les spécialistes, dont David Nahmad, cité dans Les Echos. Le marchand d’art estime que le secteur maintient ses qualités « dans une période où il reste beaucoup de liquidités en circulation et peu d’investissements sûrs ». Le marché devrait bien se porter en 2021. « Il n’y a pas de risque d’écroulement », précise François Curiel au quotidien, « car on a observé une résilience du marché de l’art en 2020 dans tous les domaines ». Par exemple, une toile de Nicolas de Largillière, portraitiste français du XVIIe siècle et du XVIIIe, a été vendue 1,5 million d’euros à un Chinois le 16 septembre 2020. « L’art est l’objet d’une demande globale », analyse le président de Christie’s Europe. « On observe une activité très importante de la Chine y compris dans des spécialités où elle s’aventurait peu jusque-là », admet encore l’expert.
De nombreux nouveaux acheteurs auraient été attirés par le marché grâce à Internet, selon la présidente de Christie’s France, Cécile Verdier. Cependant, il ne permet pas d’apprécier physiquement les peintures. « Nous assistons à une certaine fatigue de nos clients pour les ventes en ligne », précise le PDG de Christie’s, Guillaume Cerutti, aux Echos. Autre analyse, celle de Simon de Pury, le plus célèbre des commissaires-priseurs au monde selon le quotidien. Il pense que« 2021 suivra la tendance de 2020 dans le marché de l’art, avec quelques accentuations ». Selon lui, il n’y aura pas de foire pendant les six premiers mois de l’année, aussi les galeristes vont devoir réfléchir à de« nouvelles initiatives », citant l’exemple d’Emmanuel Perrotin, qui a ouvert un espace dédié aux transactions privées. « Le marché de l’art ne s’arrête jamais. Quant aux ventes aux enchères qui se tiennent sur Internet, elles vont devoir devenir plus divertissantes », précise encore l’expert aux Echos.
Montée du marché haut de gamme
Le commissaire-priseur estime en outre que la crise sanitaire mondiale met en avant la tranche supérieure la plus chère de l’art contemporain, les « top end », au détriment du« marché médian, des œuvres de qualité moyenne, ou des artistes moins en vue ou moins reconnus ». Simon de Pury estime aussi que dans l’art contemporain, la figuration monte en force. Une analyse partagée également par Jean-Paul Engelen, président de Phillips. Une enchère réalisée par cette maison de vente a atteint 41 millions de dollars (la plus élevée en 2020) pour une toile de David Hockney, datée de 1980 et représentant un paysage vallonné, très coloré, précisent encore Les Echos.
Autre constat, la montée en puissance de Paris, au détriment de Londres. Plusieurs galeries internationales se sont installées dans la capitale française (comme Lévy Gorvy). Sotheby’s va s’y installer en 2023. Christie’s y agrandit ses locaux. Mais le président de Sotheby’s France affirme que s’« il n’y a aucune concurrence entre Paris et Londres », Mario Tavella précise qu’il serait« naïf de penser que la sortie de la Grande-Bretagne de l’Europe ne joue pas en faveur de Paris, pour des questions liées au régime de la TVA applicable aux œuvres ». La vente de la collection des époux Christo chez Sotheby’s le 17 février est très attendue. Christie’s Paris devrait aussi disperser dix collections au premier semestre selon Les Echos.
Rédaction Mieux Vivre - Mieux Vivre Votre Argent