Luxembourg Art Week : une foire toujours plus attractive témoin de l’engouement croissant du marché de l’art pour le Grand-Duché
Organisée du 9 au 12 novembre derniers, la dernière édition de la foire Luxembourg Art Week a attiré en deux jours et demi pas moins de 22 000 visiteurs, qui ont pu découvrir une programmation riche, regroupant plus de 80 galeries luxembourgeoises et étrangères, d’envergure ou émergentes. Une nouvelle édition réussie qui reflète le dynamisme et la place de plus en plus confortable que se taille, année après année, le Luxembourg sur le marché de l’art.
Invitation à « découvrir le meilleur de la création moderne et contemporaine », telle qu’elle se définit elle-même sur son site internet, la foire Luxembourg Art Week organisait sa neuvième édition en novembre dernier, dans la capitale du Grand-Duché. Lancée en 2015 par le galeriste luxembourgeois Alex Reding, cette première foire internationale d’art contemporain du pays contribue à donner une image nouvelle au Luxembourg, au-delà de celle liée aux avantages fiscaux qu’il offre à ses résidents. Jouissant certes de l’importance dont bénéficie cette petite monarchie dans le secteur financier européen, la foire Luxembourg Art Week profite aussi de sa position géographique centrale au sein de l’Union européenne. Et avec Caroline Reden, sa nouvelle directrice nommée l’été dernier, qui a participé au développement de la scène artistique en Belgique, la « Lux Art Week », comme on l’appelle aussi, entend plus que jamais se développer pour devenir une plateforme globale, un écosystème culturel, financier et intellectuel, favorisant « la rencontre entre la scène artistique luxembourgeoise et le marché de l’art international ».
Répartie en trois secteurs (Main Section, Take Off (soutenu par le Ministère de la Culture) et [Focus] Wien (accessible sur invitation et célébrant cette année les galeries viennoises, comme la ZS art gallery ou encore la galerie Sturm & Schober), la neuvième édition de la foire a d’ailleurs vu sa popularité croître une nouvelle fois, avec 22 000 visiteurs cette année, soit une augmentation de 10 % par rapport l’édition précédente. Organisée dans une immense tente éphémère installée sur la place des Glacis, au cœur de la capitale, elle fédère chaque année un public fidèle de collectionneurs, dans une ambiance conviviale, à laquelle prennent part et se greffent d’édition en édition de grandes galeries, d’autres plus confidentielles, et de nouveaux venus, exposant les œuvres de jeunes pousses, mais aussi de monuments de l’histoire de l’art moderne et contemporain.
Sur le stand de la galerie Nosbaum & Reding du fondateur de la foire, on pouvait ainsi découvrir les superpositions de résines colorées de l’artiste allemand Peter Zimmermann aux côtés des toiles du Français Damien Deroubaix, qui se vendent entre 12 000 et 30 000 euros. Mais l’œuvre la plus chère était sans doute une sculpture « Split Star » de Frank Stella, affichée au prix de 650 000 euros par la galerie Ceysson & Bénétière, qui dès 2008, a ouvert une succursale à Luxembourg, aujourd’hui installée dans un local de 1 400m2, à Koerich. La galerie exposait également des œuvres de Bernar Venet, un autre artiste important, qui exposait cette plus tôt cette année sa monumentale « Parabole de l’Histoire » sur la place Vendôme, à Paris. Claude Viallat, Jean Dubuffet, David Hockney, Richard Serra, Jane Hammond ou encore de la poétesse et artiste Etel Adnan étaient également présents, via leurs œuvres exposées par la galerie parisienne et new-yorkaise Lelong & Co.
Prenant à cœur son rôle de moteur pour la scène artistique locale et régionale, la Luxembourg Art Week exposait également de nombreuses galeries ou artistes implantés dans la « Grande Région » et les environs de cet espace de coopération fédérant le Luxembourg, la Lorraine, la Wallonie et les États allemands de la Sarre, et de la Rhénanie-Palatinat. Sur le stand de la galerie berlinoise Jarmuschek + Partner, on découvrait ainsi les sculptures prosaïques mais non-dénuées de poésie de l’Hambourgeoise Elisa Manig. Celles intrigantes de Christopher Beauregard s’exposaient quant à elles sur le stand du centre d’art contemporain belge L’Orangerie, installée non-loin de la frontière luxembourgeoise. Basée à Bruxelles, la galerie Dys présentait de son côté un solo show du Canadien Benoît Huot, tandis que la Valerius Gallery de Luxembourg exposait les sculptures de Sali Muller, qui invitaient le spectateur à l’introspection avec leur surface miroitante, colorée et froissée. Installée à Francfort-sur-le-Main, la bien-nommée Die Galerie exposait enfin des œuvres d’artistes de renommée internationale, de Max Ernst, à Roberto Matta, en passant par André Masson, ou encore le Kim Tschang-Yeul, artiste sud-coréen mort en 2021, connu pour ses toiles hyperréalistes représentant des gouttes d’eau. Un catalogue foisonnant, riche et équilibré, regorgeant d’artistes de qualité, qui témoigne de l’effervescence et du dynamisme du Luxembourg sur le marché de l’art, et qui promet une dixième édition mémorable l’année prochaine.
En parallèle, la foire se poursuivait hors-les-murs jusqu’au 23 novembre avec « The Rebellion », un parcours autour de cinq sculptures installées dans l’espace public de la capitale luxembourgeoise, imaginées par le Néerlandais Joep Van Lieshout. Et depuis cette semaine, les « Art Talks » organisés en marge de Lux Art Week sont visibles sur la chaîne YouTube de l’événement.